Après la nomination de Gabriel ATTAL comme Premier ministre le 9 janvier, les 14 premiers membre de son Gouvernement ont été dévoilés le 11 janvier.
Ce Gouvernement sera complété cette semaine ou la semaine prochaine par la nomination de Ministres délégués et de Secrétaires d’État.
Parmi les Ministres confirmés dans leurs fonctions, Gérald DARMANIN demeure Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, tout en laissant entendre qu’il pourrait quitter la place Beauvau après les Jeux Olympiques.
Christophe BÉCHU reste également Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. En revanche, la constitution du nouveau Gouvernement marque le départ de Clément BEAUNE, Ministre délégué chargé des Transports, ce qui était attendu du fait de ses propos critiques sur le projet de loi immigration adopté en décembre. Un Ministre délégué ou un Secrétaire d’État aux Transports devrait être nommé dans les prochains jours.
Bruno LE MAIRE, dont le titre est inchangé – Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique – voit l’énergie intégrer son périmètre ministériel.
Ce changement, qui fait de l’énergie un sujet avant tout industriel et de pouvoir d’achat, se traduit par la suppression du Ministère délégué à la Transition énergétique et le départ de sa Ministre, Agnès PANNIER-RUNACHER, qui ne figure pas dans cette première série de nominations, mais qui pourrait être nommée Ministre déléguée à la Santé auprès de Catherine VAUTRIN dans les prochains jours. Mme VAUTRIN, Présidente du Grand Reims et membre de plusieurs gouvernements sous le second mandat de Jacques CHIRAC, se voit en effet confier un pôle ministériel très large couvrant le Travail, la Santé et les Solidarités. Les Ministres chargés de ces différentes politiques publiques dans le Gouvernement d’Élisabeth BORNE – dont Olivier DUSSOPT et Agnès FIRMIN LE BODO – ne sont pas reconduits, à l’exception d’Aurore BERGÉ, qui passe des Solidarités à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Le retour de l’énergie dans le giron de Bercy marque une rupture avec les seize années écoulées depuis le Grenelle de l’Environnement qui avait conduit à son intégration quasi-systématique aux Ministères successifs de l’Écologie et de l’Environnement.
En pratique, la Direction générale de l’Énergie et du Climat (DGEC) devrait être placée sous une double tutelle, celle de Bercy pour l’énergie et celle du Ministère de la Transition écologique pour le climat. Un Ministre délégué chargé de l’Énergie (et éventuellement de l’Industrie) pourrait être placé auprès de Bruno LE MAIRE.
Dans ce cas, ce Ministre serait chargé de porter le projet de loi relatif à la souveraineté énergétique qui doit être présenté dans les prochaines semaines en Conseil des ministres.
Si le sort de la DGEC doit être précisé, aucun changement ne se profile pour la DGITM (Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer), qui demeure sous la tutelle de M. BÉCHU. Un nouveau Directeur général, Rodolphe GINTZ, ancien conseiller de MM. AYRAULT et HOLLANDE, avait été placé à sa tête quelques jours avant la constitution du nouveau Gouvernement.
Notons par ailleurs que, comme Élisabeth BORNE avant lui, le nouveau Premier ministre est spécialement « chargé de la planification écologique et énergétique », comme le précise le décret relatif à la composition du Gouvernement. Le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), relevant de Matignon, se trouve ainsi conforté. Dans le Gouvernement de Mme BORNE, son Secrétaire général, Antoine PELLION, était en même temps membre du cabinet de la Première ministre, chef du pôle écologie, transports, environnement.