Publié le 04/11/2021

Le Président de la République a dévoilé le 12 octobre le contenu du plan d’investissement « France 2030 ». La volonté exprimée par le Chef de l’État est de projeter l’économie française vers des secteurs d’avenir afin que la France redevienne « une grande nation d’innovation ». 

Au total, 30 milliards d’euros seront mobilisés sur cinq ans pour remplir « dix grands objectifs » allant de « réinventer le nucléaire » à « investir le champ des fonds marins » afin d’engager la décarbonation de l’industrie française. De nombreux secteurs sont concernés par ces investissements massifs tels que le numérique, l’industrie verte, la biotechnologie, l’espace, la santé ou l’automobile

8 milliards d’euros seront dédiés au secteur de l’énergie. Le développement du nucléaire de demain constitue une priorité avec l’investissement d’un milliard d’euros pour le développement de petits réacteurs nucléaires. Le nucléaire contribuera en outre à faire de la France un « leader de l’hydrogène vert en 2030 » avec la construction de « deux gigafactories ou électrolyseurs ». 

4 milliards d’euros seront par ailleurs consacrés à l’automobile et à l’aérien afin de relever le défi de la décarbonation. Le premier objectif est la production du premier avion bas carbone, plus précisément à hydrogène pour les vols court et moyen-courriers. 

Le second objectif concerne le secteur automobile. Le Président de la République a jugé nécessaire de « réinvestir massivement dans l’industrie automobile de demain ». Il estime que « la révolution du véhicule électrique est en marche » et il fixe l’objectif de deux millions de véhicules électriques ou hybrides produits en France à l’horizon 2030. 

Pour cela, il est nécessaire d’accompagner les sous-traitants dans leur transformation, d’assurer le maillage du territoire avec un réseau de bornes de recharge rapides et de localiser en France les investissements dans les technologies de demain. 

« Nous ne voulons pas, nous grande nation de l’automobile, être celle qui roulera le plus vert mais avec des voitures qui ne sont plus produites chez nous », a averti Emmanuel Macron. Il appelle les constructeurs automobiles à œuvrer en ce sens, précisant que « les trente dernières années ont été cruelles pour l’industrie automobile française ». Le Président a prévu de « revoir les acteurs » de la filière automobile « à la fin du mois » pour faire le point « sur les infrastructures et les investissements ».

Pour mettre en œuvre ce plan, une première partie de l’enveloppe de 30 milliards sera intégrée par amendement au projet de loi de finances pour 2022, actuellement en discussion à l’Assemblée. En effet, entre 3 milliards et 4 milliards d’euros de ce plan seront dépensés dès l’an prochain, mais la ventilation n’est pas encore arbitrée. 

Le flou demeure sur les bénéficiaires des financements annoncés et le processus de sélection des projets. Emmanuel Macron souhaite éviter que les fonds soient captés par « les acteurs en place » qui ne financeraient pas « la rupture ». Une structure spécifique devrait être installée avant la fin de l’année pour la gouvernance du Plan « France 2030 ».